Depuis la rentrée de septembre 2021, la municipalité a engagé la réflexion autour de la création d’un nouveau plan de mobilité. La co-construction de ce document visant à améliorer notre vivre-ensemble apportera des changements fondamentaux dans la façon de nous déplacer.
Qu’est-ce que le plan de mobilité ?
Le plan de mobilités fait bien plus que lancer la réflexion autour de la circulation et du stationnement. Il s’attarde pertinemment sur la place et le rôle dans la ville de chaque mode de déplacement alternatif (à pied, à vélo…). Ce projet d’envergure mené en étroit partenariat avec la CCFI ouvre tous les champs du possible. Nous sommes tous invités à participer à sa construction.
Y sont précisées, rue par rue, les règles qui s’appliquent à tous les usagers de la voie publique pour leur permettre d’y cohabiter en toute sécurité : piétons, cyclistes, automobilistes… Des choix concertés et adaptés sont à la source d’un résultat cohérent. Il traduira aussi l’engagement de la municipalité dans trois priorités : fluidifier le trafic, optimiser le stationnement et favoriser les mobilités douces.
Pourquoi le mettre en place ?
Pour que la mobilité douce puisse se développer et s’imposer, l’un des principaux défis est de repenser nos modes de déplacements. Cela suppose de mettre en place des installations adéquates qui inciteront les Hazebrouckois à adopter des modes de transports doux et propres : accessibilité des voies, facilités de déplacement, sécurité des voies de circulation… Les bénéfices de ce réaménagement seront multiples et profiteront à tous : diminution de la pollution de l’air, réduction des nuisances sonores, augmentation de l’activité physique et donc amélioration de la santé, et plus globalement amélioration de la qualité de vie.
Qui l’élabore ?
La Ville a établi un nouveau partenariat avec l’Agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque (Agur) qui l’épaulera dans la conception du plan. Le bureau d’étude a été choisi en juillet 2021 avant un démarrage effectif des travaux en septembre 2021. Ce travail conséquent aboutira à des propositions concrètes en 2022.
Pour toute la ville, avec tous ses usagers
« Nous avons besoin des habitants pour bâtir un vrai plan de mobilités qui corresponde aux besoins et à l’intérêt général », soutient Philippe Duhamel, conseiller délégué au déploiement du plan vélo et aux mobilités.
Ce que vous en dites
Témoignage de l’intérêt que les Hazebrouckois accordent au sujet, l’enquête menée en ligne du 17 novembre au 31 décembre 2021 a suscité 653 réponses.
90 % des répondants utilisent la voiture pour venir ou se déplacer à Hazebrouck. Plus de la moitié considèrent difficile, voire très difficile de se déplacer à Hazebrouck en voiture, à cause de la circulation aux heures de pointe (60 %) et des difficultés à se garer (20 %).
75 % considèrent (très) difficile de se garer du fait d’une offre de stationnement insuffisante et de zones bleues trop nombreuses.
On note que 25 % des répondants déclarent que la voiture n’est pas leur principal mode de déplacement.
85 % des répondants se déplacent à pied plus ou moins régulièrement. La vitesse des voitures, l’absence de cheminements sécurisés, le sentiment d’insécurité et la densité du flux automobile constituent les principales difficultés qu’ils rencontrent.
De nombreux acteurs consultés
Cette vaste enquête menée sur le terrain n’aurait pu s’exonérer de l’avis de ceux qui vivent au quotidien ces problématiques de circulation. Association Droit au vélo (Adaav), AFPA, responsables d’établissements scolaires, Union commerciale, autocaristes, auto-écoles, SNCF… Une douzaine d’acteurs ont été consultés sur leur perception et leurs attentes par le cabinet Systra, en charge de l’étude.
Un premier bilan éloquent
Ils n’ont pas pu vous échapper. Des boîtiers, fils et autres équipements non identifiés ont envahi les rues de la ville durant plusieurs semaines. Leurs missions : compter le nombre de véhicules qui circulent chaque jour dans la ville et découvrir les itinéraires empruntés au quotidien par ceux qui vivent à Hazebrouck ou ne font qu’y passer. L’analyse de ce flot de données a permis de dessiner le visage d’une ville dense, avantageusement située au sein d’un territoire rural, mais qui a la particularité d’être coupée en deux.
– Aux heures de pointe, la circulation à Hazebrouck est comparable à celle de la banlieue parisienne
– Les Hazebrouckois circulent essentiellement dans le centre-ville et sont peu nombreux à penser au contournement pour faciliter leurs trajets quotidiens, notamment aux heures de pointe.
– Autre constat qui ne surprendra personne : Hazebrouck se prête mal aux mobilités actives, comme le vélo. Les aménagements cyclables souffrent de discontinuité et l’inadaptation est encore plus flagrante aux entrées de ville.
– Enfin, si l’offre de stationnement est conséquente, sa répartition fait débat.
Une enquête spécifique a été réalisée afin de déterminer les durées de stationnement, les taux de saturation et les besoins réels. Six secteurs ont ainsi été passés au crible.
Un terrain d’expérimentation
Toute la délicatesse de l’élaboration d’un plan de circulation consiste à résoudre les problèmes sans les déplacer. Tout changement appliqué à une rue peut se répercuter sur les rues voisines et engendrer des insatisfactions. Une vision globale et à long terme est donc privilégiée. Elle exige un examen des solutions applicables dans l’intérêt de tous les usagers de l’espace public. L’expérimentation y puise son sens, comme c’est le cas actuellement pour le secteur du SDIS (encadré ci-dessous). Il s’agit de tester différentes possibilités avant de retenir la plus adaptée aux lieux et aux usages tout en tenant compte des contraintes de sécurité et d’agrément. Un travail de longue haleine qui annonce une nouvelle métamorphose d’Hazebrouck, à l’écoute des besoins actuels et à venir des usagers de l’espace public que nous sommes tous.
Apaiser, partager et sécuriser
Le plan de mobilités suivra trois fils conducteurs.
– Apaiser les différents modes de déplacement.
– Partager l’espace public afin que tous les modes de transport y soient représentés.
– Sécuriser la voirie pour chaque mode de transport.
La problématique du stationnement fera l’objet d’une stratégie adaptée, privilégiant la régulation de l’usage des places disponibles (résidentiel, commercial, travail) à un développement tous azimuts qui ne résoudrait pas pour autant les difficultés.
« Le plan de mobilités ne s’appliquera pas du jour au lendemain. Il se déroulera étape par étape sur plusieurs années, notamment en raison des travaux de voirie qui seront nécessaires. L’idée n’est pas de changer pour changer » conclut Philippe Duhamel.
Et maintenant ?
Riches de ces nombreux enseignements, plusieurs modèles de plans de mobilités à l’échelle de la ville ont été élaborés par le bureau d’études. Ils ont ensuite été examinés avec les Hazebrouckois lors d’ateliers citoyens qui ont eu lieu les 10 et 12 mars. S’ensuivront des rendez-vous estivaux, quartier par quartier, pour y affiner des réponses spécifiquement adaptées. Les scénarios se concrétiseront à partir du mois de septembre 2022 pour une déclinaison progressive du plan de mobilités à partir de janvier 2023.